À la Sorbonne, Jean-Christophe Camart choisit bêtement la répression

La démocratie universitaire mérite mieux.

Dans un courriel envoyé aux étudiants de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Christophe Camart annonce :

Chères toutes, chers tous,

Depuis deux jours le centre PMF fait à nouveau l’objet de blocages de la part d’étudiants. Ceux-ci empêchent les accès aux étages et perturbent le bon fonctionnement de l’établissement.
Ces blocages sont réalisés par une trentaine d’étudiants au maximum sans revendications claires, sans une quelconque volonté de dialogue, dans un mépris total de tout fonctionnement démocratique.
Ils sont parfaitement inacceptables.

Malgré la volonté et l’engagement total des équipes de PMF, nous ne sommes pas parvenus à obtenir la levée de ces blocage qui fatiguent, pénalisent et démoralisent nombre d’étudiants et de personnels de l’université.
Cela a assez duré. J’ai demandé à l’administration de convoquer les responsables en vue de possibles poursuites disciplinaires.
Des mesures conservatoires seront prises si nécessaire pour assurer le fonctionnement normal de l’université.

Je vous assure de mon engagement pour faire cesser le plus rapidement ces troubles et permettre à chacune et chacun de poursuivre les dernières semaines d’enseignement dans des conditions sereines afin de préparer au mieux la tenue des examens.

Cordialement,

Jean-Christophe Camart,
Administrateur provisoire

Quelle indignité de la part du cet administrateur provisoire, nommé en décembre 2024 après l’annulation des élections étudiantes de novembre 2024, et probablement soucieux de laisser sa trace avant son remplacement imminent !

Soyons clairs : les blocages répétés de Tolbiac (« campus Pierre Mendès France » ou simplement « PMF ») pour des motifs divers et souvent farfelus1 sont fatigants et doivent prendre fin. Pour cela, la présidence de l’université peut agir simplement : engager le dialogue et, en cas d’échec, faire entrer les forces de l’ordre qui disperseront la manifestation sous l’oeil attentif des caméras, de la loi et des tribunaux.

Malheureusement, ce n’est pas la voie choisie par M. Camart. Celui-ci a préféré recourir à l’action disciplinaire, qui n’a jamais brillé par son efficacité ni par sa légitimité ; certains étudiants auraient ainsi d’ores et déjà reçu des emails de convocation.

Le droit de manifester est fondamental, en plus d’être central dans l’histoire de notre université. Convoquer des étudiants mobilisés, pacifiques et n’ayant commis aucune dégradation auprès de la section disciplinaire ne fera que lui faire perdre en crédibilité, en plus d’ajouter de l’eau au moulin des syndicats étudiants appelant aux blocages. C’est une subversion honteuse des droits des étudiants.

  1. Le blocage d’aujourd’hui visait à obtenir la démission d’un professeur accusé de violences sexuelles mais ayant bénéficié d’un non-lieu auprès de la justice. Chacun se fera une idée de la pertinence de cette action… ↩︎

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