Les spécifications techniques du Vélib’ électrique

Depuis le retour des beaux jours et le début d’un stage à l’autre bout de Paris, j’ai commencé à prendre des Vélib’ tous les jours pour mes déplacements quotidiens, principalement dans sa version électrique.

Crédit photo : Claude Truong-Ngoc

Tous les utilisateurs du service connaissent la galère des vélos déchargés, que ce soit à cause de leur utilisation très intensive ou des stations sans électricité. Cela m’a poussé à rechercher les caractéristiques techniques de ce modèle de vélo. Voilà ce que j’ai trouvé :

  • Le vélo mécanique pèse 20,6 kg, contre plus de 25 kg pour le vélo électrique (dont 3,9 kg pour la batterie et 2,2 kg pour le moteur situé dans la roue avant).
  • Les roues mesurent 26 pouces de diamètre, avec jantes double parois en aluminium 6061-T6 avec œillets inox et 36 rayons inox renforcés, pneus et chambre à air anti-crevaison.
  • Le Vélib peut s’adapter à toutes les personnes mesurant entre 1,40 m et 2 m de haut, grâce à sa selle avec réglage de hauteur.
  • Le guidon, que l’opérateur appelle V-Box1, contient toute l’informatique du vélo et sa communication avec le service. Les vélos communiquent avec les stations par le protocole Zigbee, tandis que ces dernières communiquent avec le serveur central en GPRS2.
  • La V-Box dispose à la fois d’un lecteur NFC, pour lire les cartes sans contact des abonnés, et d’un lecteur RFID, pour lire les tags présents sur les bornes.
  • Sur les vélos mécaniques, la V-Box et les éclairages avant et arrière sont alimentés par une dynamo intégrée dans la roue avant. Sur les vélos électriques, ils sont alimentés directement par la batterie.
  • La batterie des vélos électriques est une batterie lithium-ion sans effet mémoire, dont les caractéristiques sont les suivantes : 8,8 ah, 36 V, puissance de 316,8 Watt3.
  • L’autonomie annoncée est de 50 kilomètres « en milieu urbain ».
  • Le temps de recharge est de 4 heures pour 80% et de 6 heures pour atteindre 100%.
  • Le moteur situé dans la roue avant a une puissance de 250 Watt. L’électronique de contrôle du moteur et de la batterie sont situés dans la V-Box.
  • Un capteur de couple est intégré au boîtier de pédalier pour rendre l’assistance électrique progressive.

Les vélos sont principalement de fabrication française :

Les roues des Vélib’ sont construites chez Velox (35). Le guidon et la fourche sont fabriqués chez BA Usinage (74).

NGI (72) fabrique les pièces comme le panier, le garde-boue arrière ou encore les bornettes en station.

Pas moins de 5 entreprises interviennent sur la fabrication des V-Box et de leurs composants : la fonderie Charles Lauzier (38) et DGC Industries (74) fabriquent le boitier en aluminium, AEL (42) et Resilec (69) produisent et étanchéifient les cartes électroniques et l’entreprise d’insertion ADTP (74) assemble toutes les pièces et les câblages.

L’assemblage final de toutes ces pièces est ensuite effectué chez Arcade Cycles (85) pour les Vélib’ électriques et à la Manufacture Française du Cycle (44) pour les Vélib’ mécaniques.

Source : La fabrication et l’entretien des Vélib’.
  1. Auparavant Smoove Box, dans la candidature à l’appel d’offres. ↩︎
  2. Ce qui constitue une solution technique très différente de celle utilisée par le système Vélib’ précédent. ↩︎
  3. Pour comprendre ces chiffres, lire Description technique des batteries de vélos électriques (velobatterie.fr). ↩︎

Prendre la lumière pour acquise

C’est dans la dernière édition de la newsletter de Hank et John Green que je viens de trouver une information que je trouve terrifiante : un graphique qui retrace le prix de la lumière au Royaume-Uni depuis 1301.

Ce graphique a été construit à partir de données historiques issues des travaux de Roger Fouquet et Peter Pearson, reprises par l’association Our World in Data. Les prix sont ajustés pour l’inflation et exprimés pour l’année 2000.

Il nous apprend que, dans les années 1300, 1 million d’heures-lumen — une mesure standard d’utilisation de la lumière — auraient coûté chacune £40 800. En 2006, le prix d’1 million d’heures-lumen n’était plus que de £2,90, soit une diminution de x14 000 !

C’est une statistique intéressante, mais c’est aussi un rappel particulièrement puissant que, si nous prenons aujourd’hui la lumière comme acquise, c’était une denrée précieuse pour nos prédécesseurs, qui voyaient une grande partie de leur existence contrainte par sa rareté la nuit. 🔥

Le JPEG est-il indétrônable ?

L’excellent média Tedium vient de publier une rétrospective sur l’histoire du JPEG (en anglais) qui explique comment le format .jpeg – et la compression avec perte qu’il permet et encourage – est devenu le principal moyen de partager des photos numériques sur internet depuis sa publication en 1992.

Pour résumer l’article (mais lisez-le quand même !), le JPEG s’est imposé comme format d’image de référence parce qu’il s’agissait du premier format standardisé permettant une bonne compression avec perte, tout en conservant une puissance de calcul limitée.

Une photo .jpeg sans compression (100%). Crédit : Irina Iriser.
La même photo, compressée avec une qualité de 85% Elle pèse plus qu’un tiers de son poids original sur la disque dur !
Cette fois-ci, compression avec une qualité de 30%. L’image ne pèse plus qu’1/10ème de sa taille originale, mais la perte de qualité n’est pas si visible que ça !
Forcément, si on pousse la compression au maximum possible (qualité à 1%), ça change tout – mais on reconnaît toujours la scène ! Et l’image ne pèse plus que 15 ko, contre plus d’1 Mo à l’origine.

Ces images d’illustration sont issues de l’article d’Ernie Smith précité.

Cependant, le JPEG est aujourd’hui concurrencé par des formats plus récents et plus efficaces, tels que les formats AVIF and HEIC, mais surtout par le format WebP créé par Google (que j’utilise par exemple sur ce blog, pour toutes les images d’illustration).

Le format WebP est un bon exemple de la difficulté qu’ont ces nouveaux formats à s’imposer. Même s’il est aujourd’hui compatible avec 97% des navigateurs internet utilisés dans le monde (et avec 100% des navigateurs récents), de très nombreux logiciels et plateformes de réseaux sociaux n’acceptent toujours pas les fichiers WebP en entrée.

Cela peut se comprendre : rendre son logiciel compatible prend du temps, et le temps que ce format finisse de se démocratiser, il sera probablement supplanté par un nouveau format plus efficace…

https://twitter.com/Foone/status/1124437129365340161
« personne n’a jamais été agréablement surpris en essayant d’enregistrer une image et en voyant que c’est un .webp » — @foone sur Twitter

Lire tous les articles de presse gratuitement grâce à son université

Une extension de navigateur qui simplifie grandement l’utilisation d’Europresse pour les étudiants.

Je viens de découvrir une extension de navigateur gratuite qui sera bien utile pour tous ceux qui sont actuellement étudiants dans une université francophone : Ophirofox, disponible pour Google Chrome, Microsoft Edge et Firefox.

Cette extension permet de lire depuis chez soi la plupart des titres de presse, comme les articles du Monde, du Figaro, de Libération et du Monde Diplomatique, avec son compte Europresse fourni par l’université.

Son fonctionnement est très simple : après installation, l’extension ajoute un bouton Lire sur Europresse sur les articles réservés aux abonnés des journaux compatibles : il suffit de cliquer dessus pour accéder à l’article sans paywall.

Fonctionnement de l’extension. Source : https://ophirofox.ophir.dev/

Liste des universités disponibles

Source : https://ophirofox.ophir.dev/

Titres de presse supportés

Presse nationale

Voici la liste triée par ordre alphabétique :

Presse régionale

Presse étrangère

Les utilisateurs peuvent suggérer de nouveaux sites sur le site s’ils le souhaitent.

Un grand merci à Ophir Lojkine pour la création et la maintenance de ce beau projet ! 🙂

Prendre le TGV Paris – Turin – Milan après l’éboulement dans la vallée de la Maurienne

En raison d’un éboulement survenu le dimanche 27 août 2023 sur la voie ferrée sur la commune de Saint-André, dans la vallée de la Maurienne, le trafic ferroviaire est interrompu entre les gares de Saint-Michel Valloire et de Modane.

J’ai eu l’occasion de me rendre en train à Turin ce lundi 21 février 2024 (TGV inOui n°9249), et de rentrer à Paris depuis Milan ce jeudi 24 février 2024 (TGV inOui n°9248). À la suite de l’éboulement, la SNCF a mis en place une offre de substitution en trois étapes, qui implique de réaliser en bus le trajet entre les gares de Saint-Jean de Maurienne et de Oulx, de part et d’autre de la frontière entre la France et l’Italie.

Je dois admettre que l’expérience fournie par la SNCF a été relativement fluide. Je n’ai pas payé mon billet très cher (34€, réservé sur Trainline) et le personnel était vraiment gentil et serviable lors des transferts vers et depuis les bus.

Le transfert vers les bus à la gare de Saint-Jean de Maurienne. Des agents SNCF sont présents pour l’embarquement.

Cependant, le voyage en bus n’a pas été la meilleure expérience car il a été très long, et ce dans les 2 sens :

  1. Nous avons attendu 20 minutes pour que les bus partent ;
  2. Le contrôle aux frontières de toutes les pièces d’identité et passeports a pris plus de 30 minutes ;
  3. Nous avons attendu plus d’une heure à la gare suivante pour que le deuxième train arrive.

Ces délais interminables sont bel et bien prévus dans les horaires affichés des trains : nous sommes arrivés à nos destinations parfaitement à l’heure les deux fois. Je pense tout de même que ce planning élaboré par la SNCF est trop conservateur et coûte beaucoup de temps d’attente à tous les voyageurs.

Le transfert vers les cars en gare de Saint-Jean de Maurienne.

Ce trajet de substitution reste une meilleure option que la solution de contournement par la Suisse, qui est excessivement chère, même en réservant des mois à l’avance.

Les internets

« Étant donné que l’on considère le mot Internet comme un nom propre, il est invariable. On n’écrira donc pas, par exemple, les Internets (ni les internets). »

Office québécois de la langue française

internets \ˈɪn.təˌnɛts\ au pluriel uniquement :
1. (Ironique) Internet.

Wiktionary

Les dictionnaires et institutions ont tranché : le mot internet (qu’il soit écrit avec une majuscule ou une minuscule) est toujours invariable. Et pourtant, il y a de nombreux contextes dans lesquels je préfère parler des internets.

Dans son article Comment le pluriel vint au média : les Internets sur Internet, le professeur Étienne Candel souligne que :

« Loin d’être une erreur de langage, parler des Internets au pluriel reflète l’idée d’un réseau potentiellement infini et aux ressources inépuisables. Internet devient dès lors non seulement un lieu, mais un vaste monde à découvrir ».

– Étienne Candel

Le chercheur Frédéric Martel affirme quant à lui dans les colonnes du Point que :

« Nous vivons avec l’idée qu’Internet est global, identique partout. Or, il est partout différent. Les conversations numériques sont toutes singulières. En enquêtant sur le terrain dans une cinquantaine de pays, j’ai constaté que le numérique était très fragmenté, très territorialisé ; que sa dimension globale était très limitée ».

– Frédéric Martel

Ainsi, parler des internets reflèterait mieux la singularité de cette merveilleuse invention. Pensez-y !